L’été encore une fois bien sec dans le Pas-de-Calais - et plus largement en France - nous montre qu’il serait peut-être judicieux d’économiser sérieusement l’eau à l’échelle de son habitat… Et donc au potager. 😊 On apprend parfois que certains jardiniers utilisent plusieurs centaines de litres d’eau au cours d’une saison ! Alors même si tout est de la récupération d’eau de pluie, c’est quand même important de l’économiser. Et oui, on s’en servira peut-être pour quelque chose de plus important dans le futur ! Alors apprenons maintenant à réduire sa consommation d’eau au potager 😊
Le paillage et le mulching
Ces deux techniques permettent d’économiser de l’eau en recouvrant son sol. En le faisant, celui-ci est moins exposé aux rayons du soleil, et ainsi à l’évaporation. Mais recouvrir son sol va bien plus loin que la simple économie d’eau ! 😉 Cela sert aussi à éviter qu’il ne se déstructure sous l’effet d’une grosse drache (cf : averse :p), voir même qu’il ne s’érode pour un potager en pente. D’ailleurs, si nous nous inspirons de l’écosystème qui apparaît pour beaucoup comme le plus naturel : la forêt, le sol est toujours recouvert de matière organique. Ce sont en effet soit les plantes qui arrivent à pousser en sous-bois avec peu de lumière, soit le tapis de feuilles qui recouvre le sol. Ce dernier est ainsi protégé par cette couche, qui nourrit d’ailleurs ses êtres vivants. Dans cette maison douillette, ceux-ci contribuent à une structure optimale et à l’enrichissement du sol pour la pousse de ces grands messieurs les arbres !
Mais vous disiez paillage, mulching, quelle est la différence ?
Alors nous la voyons ainsi : le paillage désigne plutôt une couche de végétaux que l’on rajoute durant la saison de culture pour économiser de l’eau, et réduire les différences de températures entre le jour et la nuit que peut subir le sol. Le mulching correspond quant à elle à une épaisse couche de végétaux, parfois associée à du compost, du fumier… que l’on l’applique au potager une fois la saison de culture terminée. Le sol passe l’hiver tout dorloté car grâce à cette couche, il va rester un peu plus chaud que l’air ambiant et va doucement incorporer l’eau des pluies et des neiges. Il est également protégé contre les tempêtes hivernale !
Cette chaleur et cette humidité vont permettre notamment à un paquet d’être vivants, comme les vers de terre, de s’activer et d’enrichir le sol comme dans la forêt, de lui donner une structure aérée et ainsi une teneur en eau plus élevée ! Résultats : Quand on revient au printemps, fini les coups de bêche brutaux qui structurent provisoirement le sol, qui aura besoin par la suite de plusieurs coups de binette durant la saison, et de plusieurs arrosages… ☹ Alors attention, il peut y avoir des cas particuliers… Certaines cultures exigent un sol plutôt réchauffé, donc on peut retirer cette épaisse couche pendant quelques jours au printemps pour que le sol se réchauffe plus vite et puis revenir à du paillage quand les plants auront bien poussé. Ensuite, les sols ont parfois été lourdement tassé par leurs usages passés. 😉 Alors parfois un petit passage à la fameuse grelinette peut s’avérer utile au printemps 😊
Alors c’est bête, mulching est un terme anglais… :p mais on peut se comprendre si on parle de paillage d’hiver, de potager sous couvert… :p
Ok… Et avec quoi je … mulche ?
Alors, dans le commerce on peut trouver un tas de trucs : de la paille de blés, de lin, de la fibre de coco, des écorces de bois. Ça peut revenir cher pour une surface assez conséquente… Mais on peut aussi se servir des ressources locales et des moyens du bord : se procurer de la paille et du fumier (de préférence bio pour que les organismes puissent s’y développer et la décomposer) chez un agriculteur ; la tonte des pelouses (en étalant bien les herbes fraichement coupées, sinon ça se tasse et ça fermente), des feuilles ramassées durant l’automne ; les fougères de la forêt, les herbes d’une partie de son terrain que l’on a laissé volontairement pousser pour avoir de la matière. En plus, ce petit coin sauvage pendant un temps aura profité à un tas d’insectes ! … On peut également utiliser le fameux BRF pour Bois Raméal Fragmenté qui désigne l’application d’une couche de jeunes rameaux taillés à la fin aout. (Mais là le sujet serait à développer dans un autre article tellement il est vaste… et intéressant ! 😉 ).
Dans notre potager, on a planté au printemps au travers de la paille de blés. Celle-ci a recouvert le sol durant l’hiver. Et puis comme on avait trop de plants par rapport à cette surface, et ben on a planté ailleurs et puis on a paillé avec le foin d’un petit coin fauché à la mi-juillet !
Alors voilà, pailler ou mulcher sont des actions simples à mettre en œuvre si l’on s’organise un peu à l’avance. Elles permettent de réduire nos interventions au potager et de favoriser la biodiversité du sol : ba oui, on fait comme la nature en fait 😊 Un pur cercle vertueux !
Alors bon courage au potager et n’hésitez pas à partager vos idées pour pailler… et mulcher !
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