Parce que le printemps a commencé à pointer le bout de son nez, qu'il y a des jours où le temps et la chaleur nous donne envie de se jeter dehors ... Mais aussi parce que le lendemain les températures frôlant le négatif pointent le bout de leur nez. Qui n'a pas remarqué les 20 degrés en Février ? En avril ? Les gelés qui font leur petit retour? L'hiver peu pluvieux en Bretagne et dans le Nord par exemple ? L'été écrasant et sec qu'on subit ces deux mêmes régions que nous connaissons. "En avril ne te découvre pas d'un fil" dictons connu de tous certes, et pourtant vrai. Par contre il a vocation à se répéter sur toute l'année. Nous sommes et serons certainement de plus en plus confronter à un temps aléatoire. Les uns ou les autres sont des ressources importantes pour nos plantes mais pas tout le temps, comment gérer tout ça ? Bienvenue changement climatique :D Nous t’accueillons et allons adapter nos pratiques pour préparer notre potager !
Le maître mot : la sobriété
Il va falloir apprendre à faire avec ce temps changeant :) Pour cela le maître mot : sobriété. Elle va nous accompagner dans cet article, et nous accompagne déjà sur tous nos choix de vie et de consommation :)
La sobriété est aussi parfois synonyme de fainéantise ? Paresseux ? Et oui ! Et ça nous gêne pas beaucoup, faire bien avec peu. Et cela, on le retrouve beaucoup dans le jardinier paresseux ;) Et c'est valable pour le travail du sol et l'utilisation de l'eau. Mais comment faire?
La gestion de l'eau
Premier point hyper important : l'eau, elle n'arrive plus forcément quand nous en avions l'habitude. Non, non, elle vient, elle vient pas, en petite ou grande quantité ... Bref ! La nature n'en fait qu'à sa tête et ce n'est pas nouveau. Étant donné que madame a vocation a ne pas venir nous dire bonjour de façon régulière, voire un peu timide en fonction des années, il va falloir anticiper :) Comment ?
Stockage
Que l'on ait la chance d'avoir un puits ou non, en été l'eau peut se faire rare. Plutôt qu'tiliser la belle eau potable qui sort du robinet, (mais qui n'est pas à débit infini!) stockons plutôt l'eau de pluie à petite échelle. Que ce soit pour notre potager ou pour nos bêtes (poules, chevaux, chèvres ...) l'idée est valable quand même. Pour cela plusieurs techniques :
- Récupérer l'eau de chauffe du robinet et de la douche (voir notre article sur l'eau par ici) pour arroser semis et plantation d'intérieure :) En général nous n'en avons pas assez en été, mais trop en hiver alors pensons à la stocker dans un réservoir, une cuve ... Fabrication maison ? Récupération ? Achat neuf, là c'est à chacun de voir :)
- Stocker l'eau des gouttières de la maison, de la grange ou de la dépendance dans des réservoirs et des cuves : On se pose un peu pour éviter la précipitation parce qu'une cuve mal placée peut nous faire faire des km inutiles dans le jardin. Ici, et en permaculture de manière générale, on est plutôt adeptes du jardinage paresseux, on en a parlé avant ;) On réfléchit alors à la circulation de l'eau de pluie dans nos gouttières, de la pente potentielle de notre terrain et de l'endroit où on a besoin de l'eau. De là on peut décider où et à quelle hauteur on place notre super cuve. Ensuite à chacun de voir si l'arrosoir lui suffit ou si brancher un tuyau peut être intéressant :)
Sobriété d'utilisation
Bien sûr, maintenant qu'on en a, ça ne veut pas dire qu'on doit l'utiliser à profusion :) Revenons donc sur notre sobriété. Mais utiliser moins d'eau au jardin, ça ne se fait pas d'un claquement de doigts (mais presque!). C'est comme quand on change notre alimentation: on ne peut pas passer au tout bio sans revoir notre façon de consommer si l'on veut préserver notre porte-monnaie. Et bin ici, on ne peut pas se mettre à jouer les paresseux sur l'arrosage et concevoir un potager conventionnel, on n' y mangera certainement pas grand chose. Il va donc falloir se mettre à faire des associations, à couvrir le sol et à planter les bons fruits et légumes au bon moment et on vous explique ça juste après.
Couvrir le sol : eau, chaleur et protection du sol
Dès l'automne on peut se mettre à couvrir notre sol. C'est une technique souvent retrouvée en permaculture. Mais pourquoi faire ?
Alors d'abord, on vous renvoit vers notre premier article sur la permaculture, ça peut vous intéresser :D
Ensuite, avez-vous déjà vu un sol nu dans un cadre tout à fait naturel comme la forêt, la prairie, les zones humides ? Et ba non, la nature n'aime pas le vide. Elle le comble. Alors pourquoi ne ferait-on pas comme elle ? Imiter le fonctionnement de la nature pour travailler avec : elle c'est le début de la permaculture. Garder un sol couvert, comme la nature le fait au fil des saisons lui garantit :
- De stocker l'eau dans le sol en évitant ou limitant l'évaporation.
- De garder la chaleur emmagasiner les derniers jours quand les petits redoux font leur retour
- De protéger le sol contre les fortes pluies qui peuvent déstructurer le sol. Avec une couverture le sol reste meuble pour nos légumes, nos mains et la petite vie qui maintient sa vitalité.
Pour couvrir le sol on peut faire avec les matériaux à disposition. Mais si l'on peut, l'association paille/fumier bio avec la paille au dessus nous semble être le top en termes d'apports équilibrés (C/N pour les amateurs ;) ) et en temps de décomposition. Mais on peut aussi faire avec les feuilles mortes, du broyat de végétaux, des fougères, tout est bon du moment que c'est organique, local et bio :p. Chaque mulch a son temps de décomposition, son intérêt pour la vie du sol... On pourra en faire un autre article :) Et là encore on revient sur notre sobriété, si l'eau et la chaleur sont stockées, que notre sol est protégé, et ba c'est moins de travail pour toute la saison :D C'est pas cool ça?
Semer et planter les bonnes espèces au bon moment
Enfin, n'oublions pas le potentiel intrinsèque de certaines espèces potagères de résister aux variations du climat. Nous parlons ici des variétés paysannes, qui se sont adaptées au fil des saisons avec le paysan et/ou le jardinier. Ces variétés ont tous les avantages dans la mesure où elles sont certes moins figées que les variétés hybrides, mais demandent moins d'eau et de soins pour pousser. Plus de détail dans notre article sur les graines.
Ensuite, attention à ne pas se faire avoir par le retour passager des beaux jours. Les jours ensoleillés et plus chauds au cœur du mois de mars ou d'avril pourrait donner envie à certains de planter dans le jardin pieds de tomates et de courgettes et de dépenser ainsi des dizaines d'euros à jardilud et gammgreen. Patience, après les saintes-glaces (mi mai), on pourra s'adonner à leur plantation sans trop de soucis en extérieur! Mais avant ça, on peut déjà préparer ses plants dans la maison et les planter dans la serre. Pensons donc à consulter les calendriers de plantation pour notre région, et à écouter nos aînés ;)
Si l'on imite la nature et que l'on travaille avec, c'est moins de labeur, moins de contrariétés si ça marche pas, et plus d'harmonie avec notre environnement! Bonjour insectes, vers de terre, mammifères et autres êtres-vivants du sol et de l'air :) Agir dans son potager: ça fait du bien à notre santé, à notre porte-monnaie et aussi à la biodiversité qui nous entoure! Alors qu'est ce qu'on attends ? :) Chaque geste compte !
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Voilà les quelques gestes pour faire son potager de façon sereine (et paresseuse) :) Des gestes qui nous en font économiser des centaines par la suite. Comme d'habitude ce ne sont que des idées, toujours améliorables et adaptables à chacun. Nous vous souhaitons à tous une belle saison potagère, qu'elle soit petite, courte, perso ou pro. Nous avons tous à gagner à faire pousser notre nourriture, et c'est un peu comme faire pousser notre argent.
Retrouvez d’autres articles disponibles sur ce blog sur le zéro déchet et la permaculture :) Et/ou suivez nous sur notre page Facebook et Instagram :) pour suivre l'avancée de notre projet d'épicerie vrac et de jardin maraîcher. A bientôt !
Ewen & Lucile
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