Il est un aspect qui est un peu oublié selon moi lorsqu’on entre dans une démarche zéro déchet, c’est la manière dont s’occuper des besoins d’élimination du bébé... Alors, quels choix s’offrent à nous :
Les couches jetables
Soit on pollue la planète avec des couches qui mettront entre 450 et 500 ans à se dégrader, déversant entre-temps leur flot de produits chimiques (vous savez les fameuses petites billes qui permettent aux excréments d’être absorbés et au bébé de rester « au sec » (au sec... mes fesses ;) ). Inutile de préciser que la première à avoir été crée (et portée, et souillée donc) et loin d’avoir été complètement dégradée. Elle a fait 1/5 du boulot, en gros ! Allez plus que 400 ans ! Même écologiques, ce ne sera jamais zéro déchet car les couches ne sont pas compostables...
Ou les couches lavables...
Soit on utilise une couche qu’il faudra laver, faire sécher et décrasser de temps en temps. Donc utiliser de l’eau et de la lessive !
Personnellement, j’ai vite fait mon choix pour mes bébés : lavables ou langes (lavables aussi, donc). Mais il m’est arrivé de mettre des jetables dans certaines circonstances. J’en parle plus loin dans l’article. Les couches ne devraient pas servir à retenir les selles et les urines des bébés car si on n’en mets pas tout atterrit dans les vêtements ou par terre, et donc le bébé fait ses besoins dedans et c’est mieux. Non, ça sert quand on n’arrive pas à comprendre son bébé dans sa demande de faire ses besoins (ce qui arrive plus ou moins selon les situations). Grosse nuance XD.
MAIS...
Car il y a un mais ! (Ben oui, tu t’en doutes ;) )
- Saviez-vous que les bébés ne naissent pas incontinents ? Qu’ils sont conscients du moment où ils ont besoin de faire pipi et caca ? Et qu’ils peuvent l’exprimer ?
- Tenter de comprendre cette expression de besoin d’éliminer se nomme « hygiène naturelle infantile » (pas très sexy, je suis d’accord) ou HNI, pour les intimes.
- Bien-sûr, on peut mettre des couches à son bébé, si on a peur de rater le moment où le bébé exprimera ce besoin, par exemple. Et si elles sont lavables, c’est encore mieux !
Comment ça se fait que je sache pas tout ça ?
Parce que les lobbys de couches jetables se gardent bien de rendre l’info publique. Peut-être même qu’à force de ne plus donner cette info, depuis plus de 70 ans que les couches jetables ont été créées et sont vendues aux parents, les « jeunes » fabricants de couches ne le savent même plus…
Parce que si tu sais que ton bébé est conscient de ses besoins… Sait quand il veut faire pipi et caca… Et qu'en plus, te le dit, justement parce que son besoin, à lui, c’est de ne pas se faire dessus (et donc, que tu le portes au-dessus des toilettes pour ça), et bien, qu’est-ce que tu feras, toi, parent?
(Roulements de tambours)
Tu n’achèteras plus de couches ! Et donc, le produit arrêtera de se vendre et entraînera un manque à gagner énorme (voire la chute de l’industrie de la couche jetable... mon rêve :p) pour les fabricants de couches. Et donc en route vers le zéro déchet !
Le vrai souci, c’est ce sur quoi ils basent leur communication : un mensonge très dangereux, selon moi...
Le bébé serait incontinent ?!
Et il serait même néfaste de ne pas lui mettre de couches (quel parent horrible, je suis, je devrais avoir honte!). Puisque le bébé est incontinent, ne pas lui mettre de couches reviendrait à le laisser faire ses besoins sur lui-même. Et comme je lui offre le pot, cela signifie donc que je tente de le rendre autonome sur ses besoins d’élimination, ce qui, évidemment est coercitif… Mais pas de soucis, puisqu’ils ont une belle couche hyper absorbante dans laquelle bébé sera très à l’aise à me vendre ! En gros, voilà le message véhiculé depuis des décennies…
Le problème, à mon sens, ce n’est pas tant la couche jetable, mais la désinformation qu’il y a derrière. On ne te dit pas seulement que ton bébé est incontinent, puisque tous les bébés le sont et que donc, si tu as un bébé, cela signifie que tu devras lui mettre des couches. On te dit aussi, et surtout, que si tu essaies de faire autrement, de ne pas lui mettre de couches par exemple, pour les quelques parents qui tentent de braver l’opinion publique, ce sera néfaste pour lui, et que les conséquences (psychologiques) peuvent être graves et se manifester tout-de-suite ou plus tard mais être présentes sa vie durant… ce message-là, en plus, il est tacite. Ces deux messages forts sont tellement ancrés que l’industrie des couches n’a presque rien besoin de faire pour qu’il soit véhiculés. Les parents entre eux s’en chargent, transmettant ce « savoir » de génération en génération. Et perdant le vrai savoir, par-là même… totalement à leur insu !
Mon idée n’est pas de culpabiliser les parents, puisqu’ils font ce qu’ils peuvent, et ce qu’ils veulent selon qu’ils pensent être justes pour leurs enfants. Je tente, avec mon blog, de rendre cette information accessible. Beaucoup de parents tombent des nues quand ils apprennent qu’ils peuvent communiquer ainsi avec leur bébé :) et certains regrettent de ne pas avoir su cela avant. Je suis si triste pour ces familles qui ont l’impression d’avoir raté quelque chose :/
Comment faire pour savoir quand mon bébé veut faire ses besoins ?
Rien de plus simple (j’ai pas dit facile…) !
En observant ton bébé de cette manière :
- retire sa couche au moment où tu te sentiras à l’aise, ce peut être lorsqu’il est dans tes bras, calme, ou en train de jouer sur un tapis, n’hésite pas à placer un lange ou une alèse imperméable si tu en as une sous ses fesses
- s’il fait ses besoins, observe ses réactions, et tente de voir comment il a agit juste avant, tu peux lui dire qu’il a fait pipi et/ou caca ou faire un signe tiré de la langue des signes française (LSF) ou faire les sons « psss » ou « mmm »
- fais ça pendant le temps que tu veux et tous les jours si possible pendant plusieurs jours. Cela te permettra de remarquer des signaux qu’il émettrait pour communiquer son besoin d’éliminer et ses rythmes d’élimination :) tu peux noter cela si tu le veux
- si tu ne vois aucun signal de sa part, tente de comprendre les moments clés auxquels il élimine. Si tu n’en remarques pas spécialement, tu peux te baser sur ton intuition. On appelle ces trois choses (signaux, rythmes et intuition) des outils de l’HNI :) ce sont eux qui te guident !
Une fois la période d’observation terminée, - elle l’est dès que tu te sens suffisamment à l’aise pour passer à l’étape suivante - tu pourras, dès que tu vois que ton bébé veut éliminer, lui offrir le pot, en le portant en position :)
Comment porter le bébé quand je vois qu’il a besoin d’éliminer ?
Pour les nouveaux-nés et nourrissons
La position de base, c’est allongé dans les bras avec le réceptacle sous ses fesses. Soit tu le prends dans tes bras, pendant l’allaitement ou le biberon par exemple, et tu places un pot, une bassine, ou ce que tu as choisi pour que ton bébé puisse y faire ses besoins, sous ses fesses. Soit tu places ses fesses sur le rebord du lavabo, de l’évier ou des toilettes. La position diffère légèrement car le bébé n’est pas contre ton corps quand il est au-dessus des toilettes ou de l’évier. Lorsqu’il bouge, il faudra le tenir fermement, par la cuisse par exemple. Cette position permet la descente des selles et le relâchement sphinctérien.
Pour les enfants plus grands
On place le dos du bébé contre l’abdomen du porteur et les mains de l’adulte tiennent le bébé sous les genoux, en les relevant de façon à ce qu’il soit accroupi. Ces positions sont
physiologiques, c’est-à-dire qu’elles permettent le relâchement sphinctérien et que l’enfant éliminera en toute sécurité et en fournissant le moins d’effort possible :)
Comment habiller bébé ?
Pour que cela soit pratique, oublies les collants, bodys et autres vêtements serrés et qui demandent beaucoup de manutention lorsqu’on veut lui offrir le pot. Tu vas déshabiller ton bébé plusieurs fois par jour pour qu’il fasse ses besoins, alors des vêtements pratiques et qui ne craignent pas d’être tâchés sont nécessaires.
Si tu pratiques l’HNI avec couches
Tu peux pratiquer l’HNI à temps partiel, c’est-à-dire qu’il y aura des moments où tu seras là pour répondre à la demande de ton bébé lorsque tu l’auras captée, et d’autres non. Ce peut être dans une même journée que ce rythme s’alterne ou un jour tu pratiqueras et le lendemain pas… L’essentiel est, lorsque tu auras pris un peu tes marques, d’être cohérent et plutôt régulier dans la pratique. Mieux vaut moins pratiquer mais que cela soit quotidien. L’excès de zèle va tuer ta confiance en toi, et de toute façon, il y aura parfois des moments où vous vous ne comprendrez pas avec ton bébé, car il est tout petit, que sa manière de dire les choses est parfois subtile, et qu’il a mille et une autre chose à penser dans le même temps (et toi aussi :)) Tu pourras donc mettre des couches à ton bébé sans pratiquer l’HNI. Et aux moments où tu pratiques, tu pourras aussi mettre des couches ! Il te « suffira » de retirer sa couche à ton bébé avant de lui offrir le pot et de la remettre ensuite. C’est pourquoi il est important de l’habiller avec des vêtements pratiques, encore plus que s’il ne porte pas de couches :)
Tu décides de pratiquer l’HNI sans couches
Tu peux bien-sûr utiliser des systèmes minimalistes comme un lange tenu avec une ceinture, ce qui permet d’offrir le pot très facilement :) Il existe aussi des culottes en laine pour l’HNI (cf photo) ou des Flopi. Il est possible de mettre des jambières à ton bébé, ou des grandes chaussettes pour tenir ses jambes au chaud et permettre de ne pas placer de couches supplémentaires sur ses parties génitales, ce qui permet d’offrir le pot plus vite et de le maintenir plus en lien avec ses sensations liées à l’élimination. Tu peux aussi mettre un pantalon fendu ou un pantalon chinois à ton bébé. Tu peux faire plein de choses, mais aussi mettre des vêtements à ton bébé sans sous-vêtements, juste un pantalon de jogging par exemple sans couches. Je l’ai fais avec mes bébés !
Et la nuit ?
Et oui ! Tu peux aussi pratiquer la nuit, pour les habits (cf photo) on rapproche des habits "de jour" ! Simplicité et efficacité :)
L’avantage ?
Il n’y a qu’à baisser le pantalon si l’enfant veut aller aux toilettes. Il peut même facilement le faire tout seul si c’est un jogging ou un legging. Et surtout, si le pipi du bébé s’échappe, je me suis rendue compte que laver un pantalon ou une couche, ça revenait au même. Car à partir d’un certain âge, les pipis s’espacent, le rythme d’élimination n’est plus aussi effréné qu’avec un nouveau-né. Et comme le volume d’urine est plus gros, mettre une protection minimaliste ne suffit plus bien souvent, ce qui a tendance à mouiller également les vêtements si le pipi s’échappe.
Foutu pour foutu, autant laisser à l’enfant la possibilité de sentir son urine s’évacuer de son corps et lui permettre de faire un pas vers son autonomie en le laissant sans couches sous son pantalon :)
Je ne peux pas pratiquer l’HNI vu que je travaille et que mon bébé est gardé !
Sais-tu que tu peux pratiquer à temps partiel ? Par exemple, aux moments où tu es complètement disponible pour ton bébé… Tout ce que tu fais pour ton bébé, même si ce n’est pas toute la journée tous les jours, ce n’est que du bonus pour lui, pour toi, pour l’environnement, pour ton porte-feuille (nécessairement, tu consommeras moins de couches)… Tu peux pratiquer l’HNI à temps partiel parce que ton bébé est gardé lorsque tu travailles, parce que tu ne te sens pas (encore) de pratiquer la nuit, en sorties, de pratiquer toute la journée parce que parfois tu as envie de faire autre chose. Si tu pratiques l’HNI sans couches, cela signifie que tu as tout-à-fait le droit de remettre des couches à ton bébé et de t’occuper d’autre chose quand tu en ressens le besoin. Tu seras peut-être étonné de voir que ton bébé continue de communiquer ses besoins d’éliminer et que, sans y réfléchir, tu les capteras. C’est que la communication se met en place ! Et si tu pratiques l’HNI en mettant des couches à ton bébé, tu vas simplement pouvoir focaliser ton attention sur autre chose et relâcher. D’aucun ont remarqué que cela les rapprochait de leur bébé et favorisait la fluidité de la communication parent/bébé !
Natacha :)
Retrouvez plus d'infos sur le sujet le blog de Natacha "Heureux sans couches".
Et quelques livres sur le sujet :
- Sans couches c’est la liberté, d’Ingrid Bauer
- Élever son enfant sans couches (ou presque) de Carine Phung
- L’hygiène naturelle infantile, la vie sans couches, de Sandrine Monrocher-Zaffarano
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